Hélios débutant sa course d’un nouveau jour
Décoche ses rayons aux lumineux atours
Et chasse la pluie et les nuages lourds
Qui avaient ombragé sa céleste cour,
Puis pose sur ma joue humide une tiède caresse.
Je dépose sur les rides végétales mon infuse tristesse
Et quête quelque paix dans la vénérable sagesse
De l’Orme d’Amérique à la rugueuse tendresse.
Tu m’accueilles, bel Orme, dans tes élégantes largesses
Et m’offres un nid, une éphémère adresse
Où laisser choir mon baluchon de doléances
Serrée en ton flanc, je t’implore audience.
Enlacés, nos cœurs se murmurent des silences
Dans l’énergie subtile qui nous enveloppe et danse
Tu écoutes, bel Orme, l’étreinte de mon désarroi.
À travers ton écorce vieille tu m’octroies
Un œil neuf et des conseils de bon aloi.
Ainsi tu délies, bel Orme, avec lenteur et bien de la délicatesse
Les nœuds qui entravent en ma poitrine le souffle d’allégresse.
En ce petit matin où l’Autre me rattrape
Tu es, bel Orme, ma bulle pour qu’il ne happe
Mes humeurs incertaines mes fragiles pensées.
Tu es, bel Orme, mon tamis pour l’ivraie
Tu m’offres de la déposer ainsi que mon chagrin
À ton pied majestueux, pour ne garder que le bon grain.
Nathy d’Eurveilher – Ulmus Americana, 12 mai 2021
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